À chaque nouvelle version de PostgreSQL 10, des changements majeurs peuvent provoquer des incompatibilités avec les versions précédentes.
Voici un rapide tour d’horizon des points à surveiller lors d’une mise à jour de vos instances avec la version 10.
xlog
devient wal
Le terme xlog
était jusqu’ici utilisé pour nommer les journaux de
transactions ( Write Ahead Logging
ou WAL). Ceci provoquait des confusions
avec les traces applicatives (log
). Par exemple certains utilisateurs
supprimaient le contenu du répertoire pg_xlog
ou utilisaient la commande
pg_resetxlog
en pensant effacer simplement des logs applicatifs. Cela
pouvait conduire à des pertes de données.
La situation est maintenant clarifiée avec l’usage systématique de l’abréviation
wal
à la place xlog
pour désigner les journaux de transactions dans les
noms de répertoires, de fonctions et les paramètres.
Sur le même principe, le terme clog
devient xact
, et le terme
location
est remplacé par lsn
pour désigner l’emplacement des journaux
de transactions.
Attention : Si vous avez développé des scripts ou des outils de sauvegarde, de gestion ou de monitoring, vous devez mettre à jour le code pour prendre en compte ce changement.
Les répertoires suivants sont renommés :
pg_xlog
devientpg_wal
pg_clog
devientpg_xact
Par ailleurs, selon le système de paquets que vous utilisez, le répertoire des
traces applicatives sera peut-être renommé de pg_log
à simplement log
.
De nombreuses fonctions d’administration ont été renommées pour utliser wal
et lsn
:
pg_current_xlog_flush_location
->pg_current_wal_flush_lsn
pg_current_xlog_insert_location
->pg_current_wal_insert_lsn
pg_current_xlog_location
->pg_current_wal_lsn
pg_is_xlog_replay_paused
->pg_is_wal_replay_paused
pg_last_xlog_receive_location
->pg_last_wal_receive_lsn
pg_last_xlog_replay_location
->pg_last_wal_replay_lsn
pg_switch_xlog
->pg_switch_wal
pg_xlog_location_diff
->pg_wal_lsn_diff
pg_xlog_replay_pause
->pg_wal_replay_pause
pg_xlog_replay_resume
->pg_wal_replay_resume
pg_xlogfile_name
->pg_walfile_name
pg_xlogfile_name_offset
->pg_walfile_name_offset
De plus les attributs de certaines vues système et fonctions ont changé :
- Pour la vue
pg_stat_replication
:write_location
->write_lsn
sent_location
->sent_lsn
flush_location
->flush_lsn
replay_location
->replay_lsn
- Pour
pg_create_logical_replication_slot
:wal_position
->lsn
- Pour
pg_create_physical_replication_slot
:wal_position
->lsn
- Pour
pg_logical_slot_get_changes
:location
->lsn
- Pour
pg_logical_slot_peek_changes
:location
->lsn
Enfin plusieurs outils en ligne de commande ont été renommés :
pg_receivexlog
->pg_receivewal
pg_resetxlog
->pg_resetwal
pg_xlogdump
->pg_waldump
initdb
etpg_basebackup
ont une option--waldir
à la place de--xlogdir
pg_basebackup
a une option--wal-method
au lieu de--xlog-method
Numérotation des versions
À partir de la version 10, PostgreSQL remplace les noms de version à 3 nombres par des noms de version à 2 nombres. En conséquence :
- la version majeure est dorénavant identifiée par un seul nombre (10), et non plus les deux premiers (9.6) ;
- la version mineure reste identifiée par le dernier nombre du numéro de version complet (10.1, 9.6.3)
Pour les différences entre version majeure et mineure, voir cette page :
https://www.postgresql.org/support/versioning/
Si vous avez développé des scripts ou des outils qui détectent la version de
PostgreSQL, ce changement vous concerne directement. Il est fortement recommandé
de modifier vos outils pour qu’ils se basent sur le paramètre GUC
server_version_num
ou sur la fonction PQserverVersion
de libpq pour
détecter la version de PostgreSQL. Vous obtiendrez un numéro de version sur 6
chiffres qui sera plus simple d’usage :
Nom de Version | Majeure | Patch de Sécurité | server_version_num |
---|---|---|---|
9.6.0 | 9.6 | 0 | 090600 |
9.6.3 | 9.6 | 3 | 090603 |
10.0 | 10 | 0 | 100000 |
10.1 | 10 | 1 | 100001 |
SQL
-
Les index Hash doivent être impérativement être reconstruits si vous faites une montée de version avec
pg_upgrade
. Un script est fourni pour le faire. -
Les fonctions retournant des ensembles (
set-returning functions
) sont désormais évaluées avant l’évaluation des expressions scalaires dans la liste desSELECT
, comme si elles étaient placées dans une clauseLATERAL
FROM
. Voir la section 37.4.8 de la documentation pour plus de précisions. -
Le mot-clé
ROW
peut maintenant être utilisé dans la syntaxeUPDATE ... SET (column_list) = row_constructor
. Il est d’ailleurs requis si une seule colonne est spécifiée dans la liste des colonnes (column_list
). -
Quand une requête
ALTER TABLE ... ADD PRIMARY KEY
marque des colonnes commeNOT NULL
, le changement est maintenant propagé à toutes les tables filles également. -
Les triggers au niveau requête (
statement-level triggers
) ne peuvent plus être executés plus d’une fois par requête. Dans les versions précédentes des cas très particuliers impliquant des requêtes CTE mettant à jour la même table ou une requête CTE lancée par un triggerBEFORE STATEMENT
ouAFTER STATEMENT
, pouvaient provoquer plusieurs déclenchements de certains triggers. Ce comportement était contraire au standard SQL et il est désormais corrigé.
Arrêt du support de timestamps flottants
Les timestamps flottants (floating-point timestamps
) était activables via
une option de compilation spécifique et dans les faits ils semblaient très peu
utilisés. Si vous faites partie des utilisateurs de cette option, il est
impératif de faire une montée de version par sauvegarde/restauration (pas de
pg_upgrade
!).
pg_dump ne fonctionne plus pour les versions antérieures à PostgreSQL 8.0
Attention : si vous avez encore des versions 7.4 en production ! Vous ne
pourrez pas récupérer vos données avec la version 10 de pg_dump
et de
pg_dumpall
. Vous devrez utiliser une version intermédiaire par exemple le
binaire pg_dump
de la 9.6 pour extraire les données de l’instance. Plus que
jamais si vous avez une version non supportée de PostgreSQL il est urgent de
prévoir une montée de version !
Configuration par défaut de la réplication
Nouvelles valeurs par défaut :
wal_level = replica
max_wal_senders = 10
max_replication_slots = 10
Parallélisme
Le paramètre min_parallel_relation_size
est remplacé par les deux paramètres
suivants :
min_parallel_table_scan_size
min_parallel_index_scan_size
pg_basebackup
Si elle n’est pas spécifiée explicitement, l’option --wal-method
(-X
) de
l’outil pg_basebackup
(qui remplace l’ancienne option --xlog-method
) est
maintenant positionnée à stream
. Cela permet d’obtenir des sauvegardes
complètes et cohérentes par défaut, sans nécessiter une configuration de
l’archivage des WAL par exemple.
Pour retrouver le même comportement que les anciennes versions (pas de
récupération des WAL lors de l’exécution de la commande), il faut utiliser
--wal-method=none
.
L’option --xlog
(-x
) est supprimée. Pour retrouver son comportement, il
faut utiliser --wal-method=fetch
.
Suppression du module contrib/tsearch2
Tsearch2 est un module contrib très ancien qui était précurseur en matière de recherche plein-texte. La recherche plein texte est parfaitement intégrée dans PostgresQL depuis des années et ce module était conservé pour maintenir la compatibilité avec les anciennes installations. Ce module est désormais supprimé et ne sera plus distribué avec PostgreSQL. Les utilisateurs qui utilisent ce module depuis la version 8.3 doivent désormais compiler tsearch2 par eux-mêmes ou de préférence utiliser les fonctions de recherche plein texte intégrées dans PostgreSQL 10.
Sécurité
Il est désormais impossible de stocker des mots en passe non chiffrés. Le
paramètre password_encryption
n’accepte plus les valeurs off
ou
plain
, la valeur par défaut est md5
. L’option UNENCRYPTED
n’existe
plus pour CREATE/ALTER USER ... PASSWORD
. Les mots de passe non chiffrés
seront chiffrés automatiquement dans cette nouvelle version.
Ajout du paramètre ssl_dh_params_file
pour préciser le fichier contenant les
paramètres OpenSSL DH .
Augmentation de la taille par défaut des paramètres OpenSSL DH à 2048 bits.
Changements mineurs
- Fin du support du protocole FE/BE 1.0, déprécié depuis 1998 (les versions client antérieures à PostgreSQL 6.3 sont susceptibles d’être affectées)
- La valeur par défaut de
log_directory
passe depg_log
àlog
- Le module d’auto-chargement de PL/Tcl est remplacé par les paramètres
pltcl.start_proc
etpltclu.start_proc
- Suppression des outils en ligne de commande :
createlang
etdroplang
. UtiliserCREATE
etDROP EXTENSION
à la place - Suppression du paramètre
sql_inheritance
qui permettait d’exclure par défaut les tables filles lors d’une requête sur la table mère, car il était contraire au standard SQL et déprécié depuis plusieurs versions - Les valeurs du paramètre
shared_preload_libraries
ne sont plus transformées automatiquement en minuscule - L’option
wait
(-w
) depg_ctl
est activée par défaut et implique donc quepg_ctl
attend dorénavant la fin des tâches lancées avant de rendre la main - Autoriser le passage de tableaux à dimensions multiples en entrée et en sortie (//nested Python lists//) des fonctions PL/Python
- Les données internes sur les séquences sont déplacées dans une table système
nommée
pg_sequence
. - Le format de sortie de la commande
\d
dans l’outilpsql
a été entièrement revu - Fin du support de la convention d’appel « version 0 » pour les fonctions en C (voir : https://docs.postgresql.fr/10/xfunc-c.html)
- PostgreSQL (402) ,
- 10 (32) ,
- upgrade (43) ,
- migration (35) ,
- SQL (8) ,
- pg_dump (1) ,
- réplication (9) ,
- pg_basebackup (1) ,
- sécurité (55)